Felix-Roland MOUMIE –  Le verre de trop

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« On a empoisonné mon verre ! »

Un soir du 3 novembre 1960, loin de son Cameroun qu’il aime tant, Moumié ferme ses yeux à jamais.  Il est 19h10 quand sa mort est déclarée. « On a empoisonné mon verre ! », hurlait il aux médecins se souvient le Dr. Daniel Pometta.

Trois semaines avant, Felix-Roland ingérait une double dose de poison thalium versé dans ses verres. Deux verres qu’il ingère d’un trait coup sur coup. Nous sommes le 15 octobre 1960, Felix Roland Moumié a rendez-vous avec un journaliste au restaurant du Plat-d’Argent dans la vieille-ville. Dans le costume de journaliste, se cache William Betchel espion français en mission sur ordre du premier ministre de la France  Michel Debré.

William Bechtel

Durant le repas Bechtel parvient à verser une dose de poison dans le verre de Pernod de Moumié, mais ce dernier ne semble pas vouloir boire. Voyant le dîner avancer, et sans doute par peur de louper sa cible, Bechtel introduit alors une nouvelle dose, cette fois-ci dans le verre de vin. Vers la fin du repas, Moumié, qui n’avait jusqu’alors pas touché à ses verres est visiblement assoiffé. Il descend coup sur coup ses deux verres d’alcools. Ce n’est pas ce qui était prévu. Felix-Roland devait mourir à Conakry et pour ça, il devait boire une dose.

Le lendemain du dîner, Moumié est découvert très mal en point dans sa chambre d’hôtel par la femme de ménage. Transporté à l’hôpital, il meurt 3 semaines plus tard. Un 3 novembre 1960.  L’autopsie permit à la police suisse de remonter rapidement la piste et de perquisitionner chez William Bechtel le 17 novembre 1960, celui-ci s’était inscrit à l’hôtel sous son vrai nom. Bechtel est arrêté en 1974. Défendu par Maitre Marc Bonnant, il est relâché, sous la pression du gouvernement français8, après avoir versé une caution de 100 000 francs suisses. Son avocat déclare que « l’État français n’a pas payé, j’ai fait la tournée des popotes, il avait des amis ». La procédure traîne en longueur et débouche sur un non-lieu le 27 octobre 19809.

Aujourd’hui, à Montpellier une rue porte son nom. Une Rue qui ne le remplacera certainement pas. Lui parti à 35 ans laissant le Cameroun qu’il a tant aimé.

Fadel Mohamed

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