RUBEN UM NYOBE : NAISSANCE DU NATIONALISTE

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« J’ajouterai simplement qu’il ne servirait à rien de constater et de dénoncer [les injustices et l’arbitraire du système coloniale] si l’action n’est pas organisée pour y mettre un terme. »

La veille de l’indépendance du Cameroun, Um Nyobe se fait tuer. Un 13 septembre 1958, dans la foret bassa, caché depuis des mois, traqué par les troupes coloniales françaises, il est localisé par le capitaine Agostini, officier des renseignements et par Georges Conan, inspecteur de la sûreté. Plusieurs balles le transpercent et le Mpodol comme on le surnomme ferme ses yeux à jamais.

Ses yeux de nationaliste s’ouvrent  quand il est affecté à la greffe du tribunal d’Edea. Le droit qu’il apprend et qui le passionne lui donne un autre regard sur le system de l’indigénat des colons. Un system qui ne laisse aucune possibilité d’expression pour la lutte politique ou pour la défense des droits des travailleurs aux indigènes. Les camerounais sont considérés comme des sujets.

Apres la seconde guerre mondiale, les choses s’améliorent un peu. Le général de Gaulle reconnaît aux travailleurs camerounais le droit de syndiquer. C’est alors qu’en 1945, grâce à l’appui de la Confédération Générale des Travailleurs (CGT) syndicat français proche du parti communiste, Ruben Um Nyobe participe à la création de l’Union des Syndicats Confédérés du Cameroun (USCC) dont il devient le secrétaire général adjoint.  Il crée alors une multitude de syndicats qu’il réussit à fédérer en unions syndicales régionales puissantes. L’USCC met ensuite en place, le Cercle d’Etudes Sociales et Syndicales, sorte d’école de formation au syndicalisme où des spécialistes analysent et étudient le système d’exploitation économique et politique du régime colonial. Um Nyobé est très assidu aux conférences données par les syndicalistes de la CGT. 

Dans le Cercle, on développe l’idée selon laquelle le système d’exploitation des travailleurs s’appuie sur le statut colonial du Cameroun et que l’amélioration du sort des travailleurs passe nécessairement par l’émancipation politique du Cameroun. Pour Um Nyobe, cela renvoi à une indépendance du Cameroun. Seule l’indépendance peut permettre l’amélioration du sort des travailleurs et des masses laborieuses. En 1946, la France autorise les activités politiques au Cameroun.

Deux ans plus tard, le 10 avril 1948 dans un café-bar de Douala-Bassa dénommé « Chez Sierra ».Jacques Ngom, Charles Assalé, Guillaume Hondt, Joseph Raymond Etoundi, Léopold Moumé Etia, Georges Yémi, Théodore Ngosso, Guillaume Bagal, Léonard Bouli, Emmanuel Yap, Jacques-Réné Bidoum, H-R Manga créent l’Union des Populations du Cameroun (U.P.C).

Cet UPC que Ruben Um Nyobe devient le deuxième secrétaire général en novembre 1948. Cet UPC qu’Um Nyobe devient le porte étendard. Cet UPC par lequel Um Nyobe exprime sans modération son désir d’un Cameroun indépendant.

Fadel Mohamed

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