Relations Bangui – Paris : Amitié dans le Respect de la souveraineté et la cohabitation d’intérêts

En visite officielle en France ce 17 avril 2024, le Président centrafricain Faustin-Archange TOUADERA, n’a pas manqué de souligner la démarche qui est la sienne, dans le sens d’une diversification approfondie des partenaires de la coopération de son pays. Ce qui implique le respect scrupuleux par la République Centrafricaine des engagements consentis avec l’ensemble de ses partenaires stratégiques.

Le 17 avril 2024, le Président français Emmanuel MACRON reçoit au cours d’un déjeuner de travail à l’Elysée, son homologue centrafricain le Président Faustin Archange TOUADÉRA . La rencontre intervient un peu plus de six mois après leur dernier entretien le 13 septembre 2023. Si Paris a plusieurs fois fustigé d’une part, la présence russe à travers la société de sécurité privée Wagner dans son ancien territoire colonial et d’autre part, déploré les prétendues campagnes de désinformation contribuant à nourrir le sentiment antifrançais dans ce pays, le moment semble propice pour mettre un terme à la brouille entre les deux Etats.

En effet, après avoir fait l’état de leur relation et de la situation régionale, la dynamique positive a conduit à l’endossement d’une feuille de route. Selon les termes du communiqué conjoint de la Présidence française, « elle vise à mettre en place le cadre d’un partenariat constructif qui respecte la souveraineté de l’Etat, afin de contribuer à la stabilité, de renforcer une cohésion nationale aussi large que possible et d’accompagner le développement économique et social du pays. Un mécanisme conjoint de suivi de ces engagements a également été adopté par les deux dirigeants ».

Après une longue période de tensions entre les deux pays, la tendance au ravivement des rapports interétatiques traduit un revirement stratégique de Paris.  Ayant plusieurs fois mis en avant la condition du retrait des troupes paramilitaires russes comme modalité essentielle pour une reprise conséquente de la coopération bilatérale, l’Elysée paraît s’être ravisé. Doublée dans sa sphère d’influence au Sahel (Mali, Niger, Burkina-Faso) par le Kremlin, la France essaie astucieusement de se repositionner comme acteur central sur l’échiquier subsaharien. Ceci implique une reconfiguration de sa politique extérieure vis-à-vis des pays concernés aux rangs desquels le Centrafrique.

Pour Bangui, l’initiative commune de redynamisation de la relation bilatérale avec son partenaire traditionnel demeure un symbole assez significatif. D’ailleurs, comme l’a plusieurs fois affirmé le Président TOUADÉRA , il n’a jamais été question d’être contre la France. La coopération entre les deux pays se poursuit et tout est mis en œuvre pour qu’elle s’améliore et se consolide, bien-sûr, en privilégiant l’intérêt du peuple centrafricain.   C’est dans cette optique que le Chef de l’Etat centrafricain a déclaré dans une interview accordée au média France 24 qu’« il est bien que les pays se retrouvent pour repenser leur coopération et voir dans quelle mesure continuer à travailler. Aucun pays ne peut vivre seulement en autarcie et sur lui-même ». Ce propos illustre l’attachement du Président TOUADÉRA , au dialogue permanent avec ses partenaires peu importe les circonstances. Cependant,  ce dialogue devrait toujours se tenir dans le cadre d’un respect mutuel. Aussi le Président centrafricain soutient-il : « Nous sommes ouverts à discuter avec tous les amis qui veulent nous apporter leur soutien dans les défis que nous rencontrons et aussi en respectant la souveraineté de notre pays ».